LE COB


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LE COB

A mon retour de la côte ouest, me voilà avec l'envie de partager mon expérience avec cette technique.

EXTRAIT du livre MUDGIRLS, en cours de création


Cabane en cob, Nord de Vancouver
Chantier Mudgirls







D’après les dictionnaires :
Cob (cobb, clom termes anglo-saxon) ou bauge (terme français).
Système constructif monolithique en terre crue.

Un peu d’histoire…
Nous pouvons remonter les origines de cette technique à des temps préhistoriques. En sont témoins, en Afghanistan, les plus vieilles structures faites par la main de l’homme par un mélange de pisé et cob. On peut aussi retrouver des structures en cob au Maghreb et au Al Andalus au XIe et XIIe siècles. En Europe, dans des pays comme le Royaume Uni ou la France, notamment dans le Finistère, des maisons en cob sont encore aujourd’hui sur pied. Le cob est donc une technique ancienne que nous redécouvrons aujourd’hui. Sur la côte ouest des Etats Unis et du Canada, le mouvement de construction naturelle s’est réapproprié cette technique. Des gens comme Ianto Evans, Linda Smiley, Elke Cole ou Becky Bee sont les pionniers de ce revival. Les MUDGIRLS suivent leur pas ! 

Et aujourd’hui …
Le cob  c’est :
Un mélange qui sculpté à la main, nous permet de faire les murs de nos maisons, cabanes, toilettes sèches ou fours (certaines couches)… et de passer des moments incroyables de création entourées de notre communauté.

Mise en place de fenêtres dans un mur en cob
île de Vancouver


LES INGREDIENTS :


-Terre argileuse : la plupart du temps, nous trouvons de la terre suffisamment argileuse sur le terrain du chantier. Nous nous armons de pelles et brouettes pour l’amener au plus près de là ou nous ferons nos mélanges. L’endroit ou l’on creuse peut être choisit stratégiquement puisqu’il peut devenir une mare. D’une pierre, deux coups !

-Sable : Si possible d’une carrière proche. Le sable permet de rééquilibrer le mélange. Lorsqu’on a une terre très argileuse, on rajoute plus de sable au mélange. On évite comme ça que le mélange ne fissure trop.

- Une fibre : La paille en ce qui nous concerne. Mais on peut aussi utiliser du foin, de la fougère, des aiguilles de pin et même des fibres animales comme des poils ou crins d’animaux (nous ne l’avons pas encore expérimenté, mais la fibre animale a été utilisé dans le Royaume Uni par le passé). Il faut que la fibre soit suffisamment longue et résistante pour faire son travail de maille tridimensionnelle permettant une résistance à la traction et aux forces de cisaillement.

- Eau : L’eau rajoutée au mélange permet à l’argile d’aller enrober tous les grains de sable et les brins de paille. Cette eau une fois évaporée va engendrer par le retrait de l’argile, un effet ventouse augmentant la solidité de l’ensemble.


On s'y met tous!
Dans une école dans l'Oregon, Etats-Unis

Nous mélangeons progressivement ces matériaux à l’aide de nos mains et nos pieds. Les ingrédients n’étant nullement nocifs, des enfants ou femmes enceintes peuvent participer à cette étape !

Dans le cas d’un mur : Une fois le mélange préparé, nous appliquons avec  nos mains des tas de cob sur le soubassement afin de dresser un mur de 30 cm de largeur. En moyenne, nous montons de 50 cm de hauteur par journée. Cette avancée est surtout fonction de l’orientation du mur et des conditions météo. Par la suite, nous faisons attention à bien faire adhérer les couches successives aux précédentes. Au fur et à mesure de l’avancement du mur, il faut veiller à l’aplomb, pour éviter que les murs ne sortent de la maison ou qu’ils ne rentrent trop !
Avant que le mur ne soit trop sec, on peut revenir sur des bosses à l’aide d’une vieille scie. Les creux doivent être repérés et réparés au moment ou on dresse le mur. Une fois sec, le cob ne peut être rajouté comme un enduit. Il ne participerait pas structurellement et on risquerait de fragiliser le mur.



EN AVANT LA CREATIVITE ET L’IMAGINATION !
Le cob parce qu’il est si facile à faire et à si malléable permet une grande créativité. Idéal pour des formes courbes et arrondies ! Pas étonnant que beaucoup de femmes en fassent leur technique préférée ! Il s’agit d’une technique qui permet de littéralement sculpter des habitats, faire des reliefs, créer des niches, intégrer des meubles dans les murs. Chacun peut exprimer son imaginaire !

L’ELIXIR DE JOUVENCE : UN BON CHAPEAU ET DES BONNES BOTTES !
Même sous des climats pluvieux, un mur en cob peut avoir une longue vie devant lui. La preuve certaines maisons dans le Royaume Uni ou en France (Finistère) vieilles de plusieurs siècles.
Pour cela :
Un bon chapeau. Des fondations et un soubassement (30 cm recommandés pour le soubassement) qui empêchent ou diminuent les remontées capillaires. De préférence, en un matériau respirant et d’une certaine imperméabilité comme la pierre (sèche ou maçonnée à la chaux) ou la brique, elles peuvent être aussi en urbanite. En cas de pluie, ce sera le soubassement qui recevra les éclaboussures et non le mur en cob.
 Un drain extérieur . Pour diminuer les risques de toute remontées capillaires, on peut rajouter un drain au pied des murs extérieurs. Un drain supplémentaire peut être mis en place sur le pourtour de la maison. On invite ainsi l’eau à se diriger là ou elle ne causera pas de dégâts. On peut l’inviter à la mare par exemple.
Des bonnes bottes : Un bon débord de toit protège le murs de la pluie directe. Ils sera à adapter en fonction de l’orientation du mur et de la hauteur du mur en cob en question.
Un enduit de finition :Un mur en cob peut être laissé tel quel si l’on aime la rusticité, la texture du cob brut. Cependant, un lui appliquant un enduit de finition, on augmente sa durée de vie. En effet, en cas de pluie ou de choc, ce sera l’enduit de finition qui sera le premier à être endommagé. Refaire un enduit résultera plus simple que de réparer le mur en cob.

LE COB POSSEDE UNE GRANDE INERTIE THERMIQUE
Quesa quo ? ça veut simplement dire qu’il est capable de stocker beaucoup d’énergie ; par exemple lors que les rayons du soleil le touchent ou lorsqu’un poêle fonctionne. De la même façon, il peut restituer cette énergie stockée lentement.

LE COB BIODEGRADABLE ET DES MATERIAUX FIDELES A EUX MEMES
Quoi de plus beau que se dire qu’une maison ou toute autre structure construite en cob, une fois sa vie achevée, peut être restitué à la terre et retourner à son état de terre cultivable. J’aime aussi l’idée de me dire que dans le cob, les matériaux gardent leur « identité ». L’argile reste de l’argile, le sable reste du sable, la paille reste de la paille. Une fois que ces matériaux retournent à la terre, ils restent toujours les mêmes, mais peuvent cette fois assurer d’autres fonctions.

LE COB EST PAS CHER ET NON EXCLUSIF
Les ingrédients pour un bon cob sont facilement trouvables sur le site même de construction. Ils peuvent donc être gratuits.
Parfois on peut même se passer de sable, si la terre argileuse possède un bon équilibre argile-sable.
Notre énergie créatrice ne peut être arrêtée par une manque de moyens financiers. Nous pouvons alors nous réapproprier de l’un de nos besoins vitaux; celui de l’habitat.
L’accès à un habitat sain, beau et unique est à tout le monde ! Le cob ne ferme son cœur à personne; son amour est non exclusif !


A BAS LE PETROLE !
Dans la mesure ou les matériaux qui constituent le cob peuvent être trouvés sur le lieu de construction, le cob est très peu énergivore.
Les matériaux s’utilisent tels quels. Ils n’ont pas besoin de transformation, donc ne nécessitent pas d’énergie pour être mis en œuvre.
Dans cette logique, les MUDGIRLS ont choisit de faire tous les mélanges à la force de la main, des pieds et de notre sens du travail collectif ! Pas besoin d’appareil électrique, pas besoin d’être raccordés au réseau ! Nos maisons expriment notre envie de se passer du pétrole. 

LE COB C’EST BEN LE FUN A PLUSIEUR- ES-S !
Parce que c’est un processus long et qu’il a besoin de beaucoup de mains et des pieds (dans la façon dont nous le faisons), le cob nécessite une bande d’amis, de voisins ou une famille entière qui soit prête à passer un bon moment ensemble ! C’est l’occasion de se retrouver autrement qu’autour d’un repas ou d’un concert. C’est l’occasion de créer ensemble; de mettre les mains et les pieds à la pâte dans un esprit de fête! 

6 commentaires:

  1. Bonjour. Je m'appelle Jérôme. J'ai parcouru le site dans son ensemble et je suis très attiré par le Kob et la construction en terre. Tout ce que l'on peut ressentir qui nous amène sur notre propre chemin intérieur. Existe-il des chantiers "mixtes" où je pourrai me former?

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    1. Est-ce que je me trompe si je dis que le cob c'est comme la kerterre? En tout cas il y a des chances pour que tu puisses trouver des stages plus facilement. Je vois que le commentaire date de 3 ans!! Sait-on jamais!

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  2. Bonjour, je m'appelle Sabrina, j'habite Toulouse et je voudrais me trouver un terrain pour y construire une maison comme vous les faites , du côté de l'Ariège: Haute Garonne! J'ai vu le film sur les Mudgirls et leurs créations à Daumazan, en Ariège, l'année dernière, et je suis tombée fan !!! Vraiment bravo pour l'esprit et l'action les filles ! Donc il me faudrait plus de renseignements en terme de coût , et d'organisation...Comment faire ...

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  3. j aimerai des idées avec expérience à l appui pour fabriquer un"poele" en terre pour chauffer cabane et faire la cuisine : plaque ou/& four merci

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